Tiger World : le silence des uns, la complicité des autres

La nouvelle attraction du zoo d’Amnéville, le Tiger World, assume pleinement son côté « cirque » : dresseur de tigres, cage centrale, fouet, tabourets… C’est une première en France, et le directeur de l’établissement, Michel Louis, en est très fier.

Les zoos, d’habitude si prompts à se vanter d’être des arches de Noé, n’ont pas fait entendre leur voix contre ce projet, pourtant à l’antithèse de la conservation des espèces. Par lâcheté ? Par peur ? Quelques échanges de mails entre zoos nous éclairent aujourd’hui sur le sujet.

Un penchant pour le cirque ?

Ainsi, le directeur du zoo Le Pal (Allier), Arnaud Bennet, a assuré Michel Louis de son soutien absolu, notamment face aux différentes critiques dont il fait l’objet. Le directeur de l’académie de fauconnerie du Puy du Fou (Vendée), Jean-Louis Liégeois, a lui aussi appuyé le directeur du zoo d’Amnéville, indiquant qu’il approuvait sa façon de penser.

Le Pal, membre de l’Association européenne des zoos et des aquariums (EAZA), qui elle-même reste dubitative sur cette activité, n’hésite donc pas à soutenir la dérive « cirque » du zoo d’Amnéville. Comme le craignait Code animal, les zoos déjà friands de « spectacles » de perroquets, d’otaries ou de vol de rapaces risquent de se laisser tenter par ce type de dressage. C’est aussi pour cette raison que, comme l’ont demandé Code animal et Aves France, il est indispensable que l’EAZA condamne fermement ces pratiques.

A l’exception de Patrick Jardin, cofondateur du zoo du Cerza (Calvados) et fondateur du Parc des félins (Seine-et-Marne), qui dénonce ces « établissements qui n’hésitent pas à abuser des animaux sauvages pour des effets toujours plus spectaculaires », le silence est assourdissant. Et laisse penser que les zoos soutiennent ce type de dérive.